Tendances du chauffage au fioul en France
Un mode de chauffage encore répandu
En France, des millions de ménages utilisent encore le fioul pour chauffer leur domicile. Cette source d’énergie reste particulièrement prisée dans les zones rurales et périurbaines, où les habitants sont souvent économiquement fragiles et n’ont pas accès au réseau de gaz. Cependant, depuis le 1er juillet 2022, l’installation de nouvelles chaudières au fioul est interdite. Pour faciliter la transition vers des systèmes de chauffage plus écologiques, des aides financières sont disponibles.
Une interdiction qui impacte de nombreux logements
La fin des chaudières au fioul annoncée lors du Conseil de défense écologique du 27 juillet 2020 concerne un nombre important de logements. En effet, la répartition de cette énergie sur le territoire révèle des inégalités.
Une maison individuelle sur six concernée
En France, le fioul domestique assure le confort thermique de nombreuses habitations, notamment :
- 12 % des logements
- 16 % des maisons individuelles
- 3,5 millions de résidences principales
Ces chiffres font du fioul la troisième source de chauffage en France, derrière le gaz de ville et l’électricité.
Un combustible caractéristique des zones rurales et isolées
Bien que la consommation de fioul domestique ait diminué au cours des 40 dernières années, elle reste prévalente dans certaines zones périurbaines et rurales. Ces régions partagent souvent des caractéristiques communes : des hivers rigoureux, comme dans le Grand Est ou les régions frontalières de la Suisse et de l’Italie, et une absence de raccordement au gaz de ville. Dans ces conditions, le fioul s’est imposé comme la solution de chauffage par défaut, notamment là où l’isolation des maisons est insuffisante pour se tourner vers l’électricité.
À l’inverse, les grandes villes se sont rapidement tournées vers le gaz de ville, puis vers l’électricité. Bien que cette dernière soit coûteuse, elle reste envisageable dans les zones urbaines où les logements sont plus petits et mieux isolés.
Vers la fin du chauffage au fioul : quelles alternatives ?
Face à la montée en puissance des pompes à chaleur et des chaudières à bois, de nombreuses habitations délaissent progressivement le fioul. Découvrez les options pour remplacer votre chaudière actuelle.
Le coût du chauffage au fioul
Les ménages utilisant le fioul consomment en moyenne 2 000 litres par an, soit 2 mètres cubes, pour chauffer une surface de 100 m². Pour les maisons plus récentes, la consommation peut descendre à 100 litres par mois, contre 500 litres dans les habitations anciennes.
Le prix du fioul domestique, dérivé du pétrole, suit l’évolution du cours du baril de Brent, auquel s’ajoutent la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) et la TVA. Malgré ces coûts, le fioul reste compétitif par rapport à l’électricité, surtout pour les grandes surfaces à chauffer.
Les coûts liés à l’installation et à la dépose
Installer une chaudière au fioul à très haute performance énergétique (THPE) coûte entre 6 000 € et 7 000 €, pose incluse. Le prix d’une cuve varie entre 500 € et 1 500 €, selon la taille, auxquels il faut ajouter quelques centaines d’euros pour l’installation.
Pour retirer un système de chauffage au fioul, il faut compter entre 1 000 € et 1 500 € pour couvrir les frais de nettoyage, de dégazage et de retrait. Heureusement, l’aide MaPrimeRénov’ peut financer une partie de cette dépose, avec des montants allant de 400 € à 1 200 € selon les revenus du ménage.
L’empreinte carbone du fioul : un enjeu environnemental majeur
En matière d’émissions de gaz à effet de serre, le fioul est l’un des plus polluants. Issu du pétrole, il émet en moyenne 324 gCO2e par kWh de chauffage, contre 227 gCO2e pour une chaudière au gaz. Les alternatives comme les pompes à chaleur et les chaudières à bois sont nettement moins émettrices, avec respectivement 49 et 30 gCO2e par kWh.
Tendances à la baisse
En 2019, les ventes de fioul domestique ont reculé de 6,1 % par rapport à l’année précédente, malgré des hivers similaires en termes de températures. Cette baisse reflète l’essor des solutions alternatives, telles que les pompes à chaleur et les chaudières à bois. Entre 2009 et 2018, le nombre de foyers chauffés au fioul a chuté de 24 %, un signe clair que cette énergie est en perte de vitesse.
Sources : Insee, Gouvernement.fr, Statistique Développement Durable